mardi 19 août 2008

Week end dans le Henan 16-17 août 2008 , Luoyang

Cette fois ci direction le Henan, province à l’ouest de Beijing, entre Beijing et Xi an. Non loin du plateau du Loess et du fleuve jaune qui ont nourri la Chine, le Henan est une des régions où se trouvent les plus anciens vestiges de la civilisation chinoise. Et pourtant elle ne fait pas beaucoup parler d’elle, sauf pour le scandale du sang contaminé il y a quelques années et des villages du Sida. Luoyang n’est pas sa capitale, mais elle a été celle de la Chine en 192. il serait difficile de dire quelle était la capitale de la France en 192, vu que la France n’existait pas encore à ce moment-là et je ne sais pas trop à quoi pouvaient correspondre les frontières de la Chine à cette époque. Quoiqu’il en soit, c’est ce qu’on en dit d’elle : Luoyang, ancienne capitale de la Chine. On peut donc s’attendre à y trouver de fins vestiges. Que nenni. Luoyang est de nos jours une ville chinoise parmi tant d’autres, aux bâtiments souvent délabrés datant des années 70 : les trainées de rouille des barres métalliques des balcons, le verre des fenêtres tellement usé par le soleil et les années qu’on n’y voit plus à travers, le béton qui se fend, et quelques buildings flambants neufs des banques et des hôtels qui émergent dans tout ce dédale urbain. Au fur et à mesure des années passées en Chine, on apprend tout de même à capter l’ambiance d’une ville, on en ressent son dynamisme et la qualité de vie de ses habitants. A déambuler dans les rues, on croise des scènes de la vie quotidienne, qui nous font dire que les habitants de Luoyang sont heureux et que la ville est tranquillement prospère. Il ne s’agit pas de la ville de Gangu coincée dans une vallée de falaises de terre jaune où on a peine à respirer, traversée par les camions bruyants et klaxonnants, il ne s’agit pas de la ville de HuHehote givrée dans son froid précoce aux allures soviétiques. Luoyang, dont le nom contient le caractère Yang du soleil, brille de deux sites historiques importants à proximité : les grottes de Longmen, ou « porte du dragon » et le temple de « baima » ou temple du cheval blanc. Ce récit prend des allures de guide touristique, mais, quoi, en deux jours il ne peut pas non plus nous arriver des péripéties palpitantes. Le premier site est donc Longmen, faciles d’accès par un bus de ville, le site des grottes est très bien aménagé. Petite promenade sur un chemin betonné traversant la pelouse et longeant la rivière avant d’arriver aux guichets de vente, avec évidemment un passage obligé devant les cahutes touristiques. Le jour où l’on ne trouvera plus dans tous les coins de Chine et tous les 10 mètres les mêmes souvenirs, la Chine aura fait un grand pas dans son industrie du tourisme. Petite variante que je n’avais pas vu jusqu’ici quand même : des chars miniatures confectionnés avec des pseudo cartouches de fusil dorées, pour les enfants. Sinon on retrouve les éternelles lances du roi Singe, les épées et les piques des gardiens des temples et autre, des oiseaux en terre cuite qui roucoulent quand on souffle dedans, des bouddhas, dragons et tortues en plastique vendues à la sauvette tout au long de notre visite (et que j’ai acheté, je ne sais pourquoi, à une petite dame sur le bord de la route…qui veut des bouddhas en plastique, imitation bois ? je les vends pas cher, non !, je les donne !!) bracelets et chapelets plus ou moins en bois, etc etc etc….Le Henan a une chose en commun avec les Landes : c’est le pays du maïs. Joie joie joie, tout le monde bouffe des épis bouillis sur la route, c’est bon, ça croque sous la dent !
pose toute touristique, l'épi à la main

La visite des grottes, qui ne sont en fait que des cavités rocheuses creusées par l’homme poussé par sa ferveur religieuse, se déroule le long de la rivière, gravit la paroi sur des escaliers. Point de déception car les guides nous avaient prévenus, la plupart des bouddhas ont pris congés de leur alcôve, ils en ont eu marre sûrement de tous ces touristes, ou bien ils se sont mutilés les mains, ou carrément décapités. Gnia, comme ça personne ne pourra me voir, tiens, je me coupe la tête. Quelle violence tout de même.
Ce n’est pas sans rappeller le dernier voyage effectué dans le Gansu, pour les plus fidèles d’entre vous qui s’en souviendraient. J’avais déjà visité Maijishan, une sorte de pain de sucre truffé de niches pour les Bouddhas. Et bien oui, malgré toute apparence, mes visites suivent une logique : Maijishan et Longmen font partie de la liste des 4 grottes les plus connues de Chine. Quel heureux hasard. Les visites en Chine sont un peu comme un jeu de piste : il faut avoir accumuler 4 grottes, 5 montagnes sacrées, et 2 grandes murailles dans son panier pour accéder au niveau 2. bref, des Bouddhas des Bouddhas, pour ceux qui ont gardé leur main et leur tête (les plus généreux), c’est un beau spectacle. Sinon, quelques malins grimpent dans les niches et prennent des poses pour la photo. Tiens, si Medusa te voyait elle te changerait en pierre, vilain !

Avec ma fidèle commère Amélie, nous tentons une escapade vers les sentiers non battus, on passe devant quelques pêcheurs, la pêche est bonne ? on dirait bien, les petits poissons frétillent dans les filets. On longe un petit ruisseau, doublons un couple d’amoureux en contemplation devant quelques bouteilles en plastique et crottes de chien écrasées sur le sentier, admirons les libellules, tombons en arrêt devant un champs de plantes inconnues…et surtout surtout, délectons nos oreilles du vent qui souffle dans les arbres, et qui renvoie par moment le brouhaha de la foule des touristes…bon allez, des cavités rocheuses vides nous attendent , le tout accompagné d’une musique d’ascenseur, ou si vous préférez du saxo larmoyant, diffusée en boucle dans les hauts parleurs qui longent le site. On est en Chine, quoi, le silence n’est pas l’ami des Chinois. Je vais m’arrêter là pour maintenant. A Suivre : Shaolin ou Sellapan Ramanathan et le temple de BaimaSi.

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