samedi 17 octobre 2009

réverbère dans la lune

Dans une lune
un réverbère
l'air en colère
et taciturne

« les années passent
et je n'éclaire
qu'un pauvre espace
sur la terre

la nuit on me fait faire
ma ronde de solitaire
le jour on me fait taire
les rayons de mes lumières

mes talents de luminaire
s'appliquent aussi à la danse
sans être Fred Astair
j'ai quelques connaissances

donnez-moi un chapeau
une cane et des souliers
j'irai gravir bien haut
les marches de Broadway! »

cette nuit j'irai danser avec les réverbères, à la lueur de la lune.

à méditer

"le cosmopolitisme ne peut qu'être le fruit de l'apprentissage d'une ou plusieurs autres cultures par un individu qui a d'abord pleinement reconnu et assumé la sienne propre. "
"il ne peut exister ni amour ni véritable intérêt pour les autres pays de la part d'un individu qui n'aime et ne connaît pas sa propre patrie. "
in L'identité de Y. Plasseraud
on est autant de fois homme que l'on connaît de langues (adage populaire)

jeudi 15 octobre 2009

comme je dis toujours....

comme je dis toujours:
j'ai appris à partager sans compter en Corée
j'ai appris à être moins naïve en Chine
j'ai réappris à être polie en France

la politesse c'est tout simple somme toute, mais ça fait tellement plaisir. Rien que le fait de s'excuser, dire "pardon", "merci", "bonjour" à des inconnus, c'est un geste social et d'une grande sociabilité. les Français ne sont jamais avares de merci et de bonjour.
de retour en France je n'ai pas encore pris l'habitude que les voitures me laissent passer alors que je ne suis même pas engagée sur le passage clouté, et comble de la politesse, certains nous laissent passer même quand on est en dehors de passages cloutés....
tout ce que je dis là sont des banalités, mais je tiens à les relever. Parce que comme je le disais dans le post précédent, ces surprises vont bientôt s'estomper au profit de gestes mécaniques et coutumiers.

jeudi 8 octobre 2009

Française en France My coming back

ça en décevra peut-être certains, quoique, j'ai plutôt l'impression d'écrire pour moi-même sur ce blog, mais je ne suis plus en Chine, ni en Corée du sud; ni a Petroushnok. Oui, finies les anecdotes croustillantes sur un pays lointain et tellement exotique, je suis de retour en France. Et pourtant, je suis en France comme dans un pays étranger, avec la seule différence que je n'y suis pas considérée comme étrangère....Amusant, non? "Seule différence", j'y vais un peu vite en la besogne, mais de retour sur ma terre natale je suis en pleine redécouverte...ah excusez moi, il y a un drame en bas de ma résidence, les cris d'une fille en pleurs m'interpellent....accusations en tous genres sur ce qui ne va pas rester longtemps son petit ami, seule différence, c'est que là je comprends tout ce qu'elle dit, est-ce à dire que je compatis plus que s'il s'agissait de cris en chinois? hélàs les larmes et la douleur sont un language universel...
quelques petits éléments ont dès mon arrivée sur le sol français marqué mon esprit, et je suis comme une Japonaise face au Français au grand nez qui lui fait une explication sur la fabrication du fromage de brebis dans le Cantal: je hoche de la tête, en faisant des "aaah, c'est donc comme ça que ça se passe en France". Je ne sais si cet état va bien durer longtemps, il est évident (à vérifier) que mon "adaptation" à la vie en France se fera plus rapidement que dans d'autres pays. Je regrette déjà de n'avoir pas écrit plus tôt sur le sujet, car déjà mes hochements de tête se font plus rare, et je commence à voir des choses comme des banalités, quel dommage...c'est tellement plus agréable de s'émerveiller de tout ce qui nous entoure...mais je fais tout ce qui est en mon pouvoir et dans la limite de mes moyens pour faire perdurer la magie de la découverte, en particulier en m'entourant d'une joyeuse troupe asiatico-polonaise d'étudiants en échange sur Poitiers qui sont là pour me poser les questions essentielles auxquelles je ne sais pas répondre et qui poussent à regarder toujours derrière ce que l'on prend comme une banalité (je n'ai pas d'exemples sous la main pour l'instant). La première impression sur la France, c'est que c'est calme, et sous-peuplé. ce terme sous-peuplé fait étrangement échos à sous-développé, ce qui n'est pas du tout dans mon intention. Sous-peuplé par opposition à surpeuplé, eg.La Chine. Les rues vides le dimanche....ça a été un choc pour moi la première fois que j'ai mis le pied allerte dehors par un beau matin de dimanche ensoleillé. C'est comme si le premier pas que vous posez sur le pavé était le premier depuis des siècles, et qu'il faisait trembler de son intensité toute la rue, avec un impact qui se répercute dans les rues adjacentes. Vous visualisez? Bref, un peu comme le premier pas de l'homme sur la lune...un peu cet effet. Et je suis sûre que si j'avais poussé un "heyho, y'a quelqu'un", l'echo se serait propagé encore plus loin,rebondissant sur les portes fermées des magasins. C'est terrible...une vision de fin du monde, une ville fantôme, un désert. Où sont donc les gens le dimanche? ah voilà, je l'ai trouvé la question de mes amies: "que font les Français le dimanche?"....J'ai réfléchi, oui, j'ai essayé de puiser dans ma mémoire, de quand j'étais étudiante (déjà...enfin..encore), que faisais-je donc le dimanche? C'est étrange que quelque chose qui maintenant me semble impensable (passer un dimanche avec tout qui est fermé) n'ait pas du tout marqué mes souvenirs, apparemment ça ne m'a pas du tout troublé avant que je ne découvre que dans d'autres pays c'est tout à fait possible d'ouvrir les magasins le dimanche et d'avoir une activité identique aux autres jours....c'est tellement génial de faire son shopping le dimanche...enfin bref. Une chose que j'ai oublié aussi à "l'étranger" c'est la valeur du mot "été". Bon elle n'est pas très loin, et elle ressurgit bien vite lorsque je vois les plages françaises...."été"pour les Français, ce sont les vacances, de longues vacances, où on fait rien, où on dépense de l'argent, où on se repose (je souligne-virtuellement-ce mot) et où est soit à la plage soit à la montagne soit quelque part ailleurs que chez soi (pour les plus chanceux, j'en conviens bien). "été" c'est être bronzé, c'est la récompense de toutes les privations de l'année, on bosse pour l'été. Chine et Corée....l'été....c'est la mousson, c'est l'air moite et collant, c'est la clim à 12 dans les bureaux et les transports en commun et une température de 35 degrés à l'extérieur. Les vacances....c'est la semaine fériée de l'année, où tout le monde va voir la famille, où on s'entasse dans les trains, les bus, les embouteillages pour rejoindre la région. Travailler pour....ses enfants, pour ses parents, pour sa femme, pour se payer une partie de golf en salle. Travailler pour...se nourrir et pour pouvoir payer les soins à l'hôpital.
la France, c'est cher. un an d'internet en Chine:100 euros. en France? 40 euros par mois. le bus en chine, 10 cents, en France, 1 euro 30. etc etc etc etc....
mais si encore les services étaient au point. Je remercie Orange d'avoir bien voulu après 17jours me fournir le matériel nécessaire pour avoir accès à internet...Internet, on peut plus dire que c'est une "nouvelle technologie", ça fait un moment quand même que c'est rodé le système, alors pourquoi faut-il autant de temps pour installer une ligne? et voilàààà ça y est....en France, on râle. C'est vrai, les Français sont râleurs. les Chinois sont hargneux, les Coréens bagarreurs et les Français sont râleurs. Mais je me demande si ce sont les Français qui sont de nature râleuse ou si c'est la France qui pousse à l'être. "le pays va mal, on va droit dans le mur, ah la France n'est plus ce qu'elle était, la France elle est foutue"....des Français fatalistes aussi,et bigrement nostalgiques. Une nostalgie qu'on cultive. Parce que ce que l'on aime le plus en France, c'est son passé, son histoire, et quelle histoire. être en France, c'est le plaisir de se promener dans les rues, les ruelles, les impasses, les boulevards, lever la tête sur des bâtiments historiques qui nous parlent, entrer dans le calme des églises, se bercer du rythme des cloches, et se délecter du savoir des artisans. un passé qu'on cultive, un présent cultivé. ça fait slogan nationaliste tout ça...vieille France on dira...Ben quand même, faut pas se voiler la face, nos amis étudiants étrangers qui viennent en France, c'est pas pour voir le Concorde et les avancées d'Orange en matière de service.
 
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